Que vais-je faire de ce que je sais ?

# Dans la Seconde Considération intempestive, Nietzche s'emporte contre "l'érudition vaine" et "l'esprit petit-bourgeois".  Avec humour, il raille ceux qui soignent leurs connaissances comme des antiquaires leurs "bibelots" : ils les époussettent à longueur de journées mais n'en font rien.  Et finissent par manquer de souffle à cause de la poussière.  Il nous rappelle que la question essentielle n'est pas "que sais-je ?" mais "que vais-je faire de ce que je sais ?".  Nietzsche distingue deux types d'usage du savoir.  Soit nous utilisons notre savoir  pour nous rassurer et nous enfermer dans une logique de stricte compétence.  Nous cédons alors à "l'instinct de la peur".  Soit nous partons de ces connaissances pour aller voir ailleurs, et les abordons avec "l'instinct de l'art".  Dans ce cas, la fonction des connaissance est de nous lancer dans la vie, dans l'action, dans la recréation perpétuelle de nos existences.

 

Charles PEPIN - Les vertus de l'échec (2016)

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