Dans les profondeurs de soi-même

"La souffrance est alimentée, entretenue et accrue par la rumination du mental.  Souffrir, c'est toujours penser que l'on souffre.  Et alors on souffre plus encore.  Tout ce que nous avons relégué, refoulé dans les profondeurs de notre être et que nous avons oublié, peut être soudain réveillé par un choc subit, par la sollicitation des circonstances.  Ce  contenu revient et devient souffrance, ou accroît automatiquement, multiplie considérablement, parfois d'une manière complètement intolérable, une petite blessure d'amour-propre telle que la vie en provoque forcément.

 

Pendant le za-zen, la pensée consciente est pratiquement arrêtée, non entretenue, la conscience devient paisible, tranquille, réceptive.  Alors la posture très forte, l'atmosphère du dojo, l'enseignement du Maître, l'entraînement à la respiration profonde créent un climat dans lequel on ne pense ni ne souffre.  On vit dans les profondeurs de soi-même, là où tout est silence, vide absolu.  On coupe les racines de la souffrance.  Et le Maître répète sans cesse : vous devez devenir semblables à l'homme mort qui repose dans son cercueil."

 

Extrait de "La pratique du zen" (Taisen Deshimaru) 

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Ceci étant... la souffrance nous oblige aussi à ouvrir les yeux sur des zones d'ombre, en nous, et nous pousse à nous occuper de "ce qui ne va pas".  Car, en fin de compte, qui a envie d'aller explorer les caves froides et sombres d'une demeure, quand dehors il fait soleil ?  Probablement la nécessité de prendre soin des fondations, pour éviter que tout ne s'écroule...

 

Christelle Gérardy

Praticienne en Hypnose humaniste et life coach chez Pâte à Ciel

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